CÔTE D'IVOIRE : ET MAINTENANT ?

Publié le par David THÉODORE - Journal de l'actu

Voici deux jours que le président sortant ivoirien Laurent Gbagbo et sa femme Simone sont aux arrêts dans une chambre de l'hôtel du Golf, QG du nouveau président de la Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara.

 

 


 

 

 

Malgré la polémique qui a suivi sur l'arrestation de M. Gbagbo et de son épouse quant au rôle joué par l'armée française à ce sujet, il n'empêche que la Côte d'Ivoire a désormais, un et un seul président. M. Ouattara a entre les mains un pays déchiré en deux. Entre les pro-Bagbo, persuadés que la France et M.Ouattara ont volé les élections présidentielles sous couvert de l'ONU et les pro-Ouattara qui légitiment leur action par la victoire régulière des élections présidentielles, le président ivoirien a de nombreux défis importants à relever.

 

 

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Le premier d'entre eux, est de sécuriser la Côte d'Ivoire, en proie à une période de représailles, les règlements de compte. Au lendemain de cette fin de crise sévère, les violences extrêmes (on parle de massacres) entre individus des deux camps au sein même de la Côte d'Ivoire rend toute gouvernance de celle-ci très difficile. Il faudra beaucoup de temps pour que la confusion se dissipe et que les esprits se calment. Les évènements ont accentué le sentiments anti-français. Les quelques 14 000 français savent que la sécurité est peu assurée. Ils sont barricadés chez eux.

 

Le deuxieme défis, primordial et urgent est l'action politique. M. Ouattara va devoir retrouver une légitimité, qui même s'il a acquise par les élections présidentielles régulières, il va devoir conquérir toute une frange de la population ivoirienne divisée, et ce, à toutes les échelles sociales jusque dans ses administrations d'État. D'autant que l'aide française et de l'ONU que M. Ouattara a bénéficié, le distancie de ces concitoyens et renforcent l'amertume de ces derniers. Cette crise a remis à la surface les étranges liens entre la Côte d'Ivoire et la France. Dailleurs cette dernière ne cesse de clamer haut et fort qu'elle n'a fait qu'executer l'ordre de l'ONU, avoir agit pour la démocratie ivoirienne et qu'elle n'est pas intervenue quant à l'arrestation de M. Gbagbo.

 

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Enfin et troisièmement, il va falloir à M. Ouattara trancher au sein même de son gouvernement. En effet, le Premier ministre Guillaume Soro, ex- chef du gouvernement de M. Gbagbo, et M. Ibrahim Coulibaly, surnommé "IB", sont en train de se disputer leur place et donc de leur influence auprès du président. M. Soro, president des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI), est vu comme celui qui a donné la victoire à M. Ouattara et jouit donc d'une grande légitimité, même s'il a été fait état par des ONG que ses "forces" spéciales auraient commises de viols et de massacres dans des populations à l'ouest de la Côte d'Ivoire (à Douékoué).

Quant à M. Coulibaly, Chef militaire pro-Ouattara, a énormement combattu avec ses hommes dans Abidjian et estime lui aussi avoir droit à une place près du président et qu'il en a la légitimité.

 

On comprend surtout qu'à la vue de tout les problèmes qu'a à résoudre le nouveaux président ivoirien au sein de sa propre population comme au sein de son gouvernement ne se fera pas sans mal. Loin de là même. Il faut espérer que le temps soit un facteur favorable au nouveau président et aux ivoiriens mais rien n'est moins sûr.

Publié dans International

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