ITALIE : DESAVEU PAR REFERENDUMS

Publié le par David THÉODORE - Journal de l'actu

Ce dimanche 12 juin, c'est un vent de colère qui continu de s'abattre sur le gouvernement italien de M. Berlusconi et ses ministres, après la défaite de à Milan, fief de M. Berlusconi tombé à gauche.

 

Avec près de 57%  de participation, les italiens entendaient bien montrer au gouvernement en place, qu'il était ni plus ni moins que le vrai décideur au sein de la démocratie italienne.

 

Les quatre référendums initiés par l'opposition notamment par l'ancien juge antimafia Di Pietro, portaient sur la privatisation des services des eaux, l'abandon du programme nucléaire et l'abrogation de la protection pénale dite de "l'empêchement légitime".

 

Les électeurs ont été 95% à demander la suppression de la protection pénale votée en avril 2010 qui n'était qu'une réponse suite à la première protection pénale invalidée par la Cour Constitutionnelle (l'équivalent de notre Conseil Constitutionnel).

 

Ils ont été tout autant à refuser la privatisation de l'eau et de son assainissement qui consistait à ce que les collectivités territoriales vendent au moins 70% du capital de leurs sociétés d'adduction et d'assainissement.

 

Enfin, c'est à près de 95% que les italiens ont refusé le programme du retour au nucléaire (par la loi de juillet 2009 qui se voit là abrogée), trois mois après la catastrophe de fukushima au Japon.

 

Il reste à Berlusconi et à ses ministres à faire face à un vote de de confiance au Parlement le 22 juin prochain. Il sera décisif voire fatal au gouvernement italien actuel. Ce défi va être difficile à relever car il paraît quasi improbable que le gouvernement sorte un programme de réforme qui amène à un consensus général.

 

Même si M. Berlusconi, dans son communiqué a admis que : "La décision des italiens est claire sur toutes les questions soumises au vote" et d'ajouter : "Le Gouvernement et le Parlement ont maintenant le devoir d'accepter complètement le résultats des quatre référendums" la question de sa démission est désormais posée.

 

M. Berlusconi, lui qui a tellement profiter de la protection pénale est affaibli par trois procédures judiciaires pour fraudes et scandale de moeurs (Rubygate") se voit acculer d'une très grosse défaite, populaire qui plus est. Déjà, l'opposition par les voix de M. Di Pietro (parti "l'Italie des valeurs"), M. Pierluigi Bersani, chef de file du parti démocratique (centre gauche) ont appeler le gouvernement à démission.

 

Au travers de ces quatre référendums, les italiens ont fait plus qu'apporter leurs réponses, ils ont exprimé leur saturation et leur désaccord quant à la politique menée par le gouvernement actuel. L'Italie est en proie à une économie au déficit public très grave, une croissance la plus molle d'Europe, un chômage des jeunes qui atteint 25%, un tissu industriel qui a beaucoup de mal à se renouveler, un endettement qui déplafonne et qui rend le risque d'un abaissement de la note imminent et une crédibilité remise en cause sur les marchés financiers. Pas sûr que les italiens attendent les prochaines élections législatives de 2013 pour prendre un nouveau départ.

 

Publié dans International

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